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Un titre à découvrir !


« Évangéliser aujourd’hui, des catholiques et des évangéliques s’interpellent »

paru aux éditions Salvator au mois d’août 2017.


La Semaine de l’Unité des Chrétiens est terminée depuis peu, mais l’occasion de poursuivre nos efforts perdure. Dans cette lignée, nous vous proposons cette lecture enrichissante que nous illustrons ici par un document que nous a transmis le Père Denis Erazmus.


Bonne découverte !

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Ce livre est officiellement présenté à l’occasion d’une session de travail des auteurs à Mulhouse. Comme le sous-titre l’indique, Des catholiques et des évangéliques s’interpellent en ces pages, à partir d’une question de départ qui les a amenés à en creuser plusieurs.


Cette question de départ est celle de savoir si les uns et les autres peuvent évangéliser ensemble.


L’une et l’autre des Églises ici en dialogue ont conscience de cet appel missionnaire que le Christ laisse à ses disciples après sa résurrection, mais peuvent-ils le vivre, le faire, ensemble ? Rappelez-vous la phase de Jésus en Jn 17 :


“Que tous soient un, Père, comme Toi et Moi nous sommes un,

afin que le monde croie”...


Cette question que se pose ce groupe très officiel de travail et de dialogue entre représentants-théologiens de l’Église catholique, mandatés par la Conférence des évêques de France, et des Églises évangéliques, choisis et envoyés par le Conseil National des Évangéliques de France, ils y répondent en quatre sujets ici présentés :


– 1/ Évangéliser, qu’est-ce que c'est ? (avec une première partie d’histoire de l’évangélisation puis des extraits de textes, malheureusement non synthétisés ni analysés en convergences et points de divergences et tous d’avant La Joie de l’Évangile du pape François...)


– 2/ Un chrétien est-il nécessairement un converti ?


– 3/ L’homme a-t-il besoin d’être sauvé ? Qui est sauvé et de quoi ?


– 4/ Le baptême est-il un obstacle pour l’évangélisation en commun ?


Concrètement, il ne s’agit pas ici de tout dire sur ces thèmes là, mais deposer les convergences, les points de divergences aussi afin de mieux se connaître, mieux se comprendre.


Chaque chapitre, on le sent bien à la lecture, amène une question nouvelle qui est celle du chapitre suivant. Quatre sont ici traitées, quatre autres sont en cours ou le sauront, qui donneront lieu à une publication suivante (c’est justement l’objet de la session de Mulhouse).


On pourra trouver qu’il manque d’homogénéité dans ces pages, de style notamment. C’est sans doute dû au fait que chaque chapitre a été rédigé par deux théologiens, l’un catholique et l’un évangélique qui, au fil de leurs rencontres, ont écrit un texte soumis ensuite à l’ensemble de la commission de travail et de dialogue (une douzaine de personnes au total).


Personnellement je suis resté un petit peu sur ma faim (en raison essentiellement des deux “bémols” ci-dessus exprimés, le style ou plutôt l’homogénéité d’ensemble et ce que faisait remarquer le 1er ch.), mais je recommande quand même et je salue même la publication de ce travail car c’est une pierre de plus apportée à l’édifice œcuménique. Elle est précieuse car elle permet de mieux se comprendre, de mettre des mots ensemble, et d’avancer encore.


Ces pages sont complétées par deux témoignages des auteurs du chapitre 3 sur le salut. J’ai été un peu gêné car l’auteur catholique est depuis quelques mois en situation un peu complexe vis-à-vis de son Église (est-il d’ailleurs encore mandaté dans ce groupe ?) ; sans doute le choix de son témoignage fut-il décidé avant qu’il soit relevé de ses fonctions dans son diocèse puisqu’il est signé de janvier 2016 ?


Cela n’invalide en rien ni sa compétence théologique ni la valeur de son témoignage, je tiens à le préciser ; c’est juste que ça laisse le confrère prêtre que je suis dans une sorte d’embarras spontané ou premier en raison de cette situation floue aujourd’hui quant à lui, dans sa propre Église.


Pour finir ces lignes de façon plus positive que cette remarque à l’instant exprimée, je voudrais citer quelques mots de la préface, repris en quatrième de couverture :


“Au cours des rencontres, nous avons découvert des convergences là où nous pouvions nous attendre à des oppositions frontales. Nous avons essayé de discerner les contours précis de ce qui nous divise et d’en évaluer la portée. Nous avons appris à aller au-delà des mots pour chercher le fond de la pensée de l’autre, sans la caricaturer. Personne ne s’est renié. Tous, nous espérons avoir progressé dans la grâce et dans la connaissance de Jésus-Christ.”


Un “plus” que j’aimerais souligner : le souci de ne pas en rester à des débats seulement au niveau théologique, mais de voir les implications et conséquences concrètes et pratiques, pastorales. Autre “plus” qu’il me faut enfin mentionner : les extraits de textes officiels des Églises ou les renvois bibliographiques, en fin des chapitres.

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Groupe national de conversations catholiques-évangéliques, Évangéliser aujourd’hui. Des catholiques et des évangéliques s'interpellent, Éditions Salvator et Éditions Excelsis, août 2017, 140 pages (format poche), 8€.


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Bonus : une interview du P. Emmanuel Gougaud, directeur du Service national pour l’Unité des chrétiens (pour la Conférence des évêques de France), à propos de la session de travail de ce groupe national de conversations catholiques-évangéliques, ces jours à Mulhouse ; et une interview de Mgr Christian Kratz, l’évêque co-président catholique de ce groupe, à propos de ce livre. Publié dans Oecuménisme, Théologie.


Rencontre à Mulhouse du Groupe national de conversations catholiques-évangéliques, publié le 13 septembre 2017.


À l’occasion de la sortie de «Évangéliser aujourd’hui - des catholiques et des évangéliques s’interpellent », le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) et la Conférence des évêques de France (CEF) organisent une rencontre les 14 et 15 septembre à Mulhouse (Bas-Rhin). Le père Emmanuel Gougaud, directeur du Service national pour l’Unité des chrétiens dit les objectifs et les enjeux du dialogue entre les catholiques et les évangéliques.


Le Groupe national de conversations catholiques-évangélique se réunit la première fois pour un colloque à Mulhouse. Pourquoi une telle rencontre ?


– Cette rencontre du Groupe national de conversations évangéliques-catholiques vise tout particulièrement à réunir les douze membres experts théologiques qui ont réfléchi pendant dix ans aux questions d’évangélisation. Monseigneur Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg, coprésident catholique et le pasteur Gordon Margery, coprésident évangélique présideront ces deux jours.


Quel est l’objectif de ces deux jours de réflexion ?


– Depuis 1998, la Conférence des évêques de France (CEF) à travers le Service national de l’Unité des chrétiens entretient cinq dialogues œcuméniques avec cinq Églises ou communautés chrétiennes. C’est ce que nous appelons des « comités mixtes ». Le Groupe de conversation se réunit trois fois par an à la Conférence des évêques de France ou au siège du Conseil national des évangéliques de France (CNEF) pour un dialogue œcuménique. Nous poursuivrons la réflexion sur les différences encore séparatrices et sur les points communs qui nous rassemblent. Nous verrons comment aussi faire progresser l’évangélisation à travers les activités pastorales.


Ces points communs et divergences, quels sont-ils ?


– Nous croyons tous que Jésus est le Seigneur mais nous avons encore des divergences sur les questions de la mission, de l’Église et du baptême. Nous traiterons à Mulhouse aussi celles de la médiation, de la vie du disciple, des signes de guérison et de miracle et du prosélytisme.


Les relations entre l’Église catholique et le monde évangélique ont évolué ces quinze dernières années. Comment expliquer cette mutation ?


– Le monde évangélique est une composante du protestantisme français en pleine croissance. Il est un partenaire incontournable pour l’avenir de l’œcuménisme. Il est vrai que nous n’avions pas l’habitude de travailler avec les évangéliques. Mais depuis une quinzaine d’années, mes prédécesseurs, les frères Michel Mallèvre et Franck Lemaitre, sous l’impulsion de l’évêque, Monseigneur Philippe Gueneley, ont entamé un dialogue constructif avec le protestantisme évangélique pour apprendre à mieux nous connaître.


Pourquoi la rencontre se tient-elle tout particulièrement à Mulhouse ?


– Dans cette ville s’est construite la première « megachurch » évangélique française qui rassemble de nombreux fidèles évangéliques : 2500 tous les week-end et 10 000 qui suivent le culte sur Internet.


Le nombre de fidèles protestants évangéliques croît de manière exponentielle. Pourquoi une telle attirance ? Combien sont-ils en France ?


– Ils sont 700 000 pratiquants en France et en pleine croissance. Le monde du protestantisme évangélique est axé sur la conversion, la rencontre personnelle avec Jésus. Le croyant ne souhaite pas d’abord avoir mais vivre une relation charismatique et christologique avec le Seigneur. Le culte est orienté sur la parole de Dieu, la joie, la louange et la vie fraternelle. Enfin, ils utilisent abondamment les techniques modernes et revendiquent un fort ancrage culturel contemporain. Ces composantes font qu’aujourd’hui de nombreuses personnes sont susceptibles de toucher nos contemporains ceux qui sont déçus ou en quête de recherche spirituelle. Mais je tiens à souligner, que ces aspects se retrouvent évidemment dans l’Église catholique.


Quel regard portez-vous sur les actions engagées depuis ces vingt dernières années ?


– C’est une grande joie et une grande espérance. Nous fêtons cette année les vingt ans de ce Groupe de dialogue et plus particulièrement l’achèvement d’une partie importante des travaux ; le dialogue continue et stimule nos églises et nos communautés !


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Monseigneur Christian Kratz : « Ce livre permet de dissiper les préjugés », publié le 13 septembre 2017.


À l’occasion de la sortie de «Évangéliser aujourd’hui - des catholiques et desévangéliques s’interpellent », Monseigneur Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg et co-président du Groupe national de conversations catholiques-évangéliques dit en quoi la question de l’évangélisation est un sujet à la fois crucial et sensible. Interview.


Comment est né le Groupe de conversations évangéliques-catholiques ?


– Il existe un conseil pour l’Unité des chrétiens au sein de la Conférence des évêques de France (CEF). À l’intérieur de ce conseil sont nés des groupes de dialogue avec les luthériens, les réformés, les baptistes, les orthodoxes et les anglicans... Nous avons senti la nécessité, en 1998, de créer un Groupe de conversations évangéliques-catholiques. La création de cette instance nous permet de mieux nous connaître.


En 2008, à l’occasion des 10 ans du groupe de travail, vous avez décidé de travailler sur le thème « Evangéliser ensemble ». Quelle a été la genèse du projet ? Pourquoi ce choix ?


– Monseigneur Philippe Gueneley qui était le co-président catholique a lancé une concertation avec le groupe. Il s’agissait, à l’origine, de rédiger des fiches relatives à la question suivante : « Peut-on évangéliser ensemble?» Pour répondre, il a fallu faire un détour théologique, et réfléchir à des problématiques spécifiques comme : qu’est-ce qu’évangéliser ? un chrétien est-il nécessairement un converti ? l’homme a-t-il besoin d’être sauvé ? ou le baptême est-il un obstacle pour l’évangélisation en commun ? Nous avons travaillé ces quatre chapitres et avons réalisé que ces axes pourraient prendre place dans un livre qui regrouperait les différents travaux.


Ces quatre grands thèmes choisis ont-ils été facile à déterminer ?


– Ils se sont imposés comme une évidence. Nous avons procédé à un « brainstorming » puis structuré les chapitres par deux. Les binômes composés d’un catholique et d’un évangélique soumettaient le texte étudié à l’ensemble du groupe. Dans chaque chapitre s’exprime les points de vue catholique et évangélique. Nous explorons les sujets qui nous différencient ou qui nous séparent et qui peuvent empêcher des actions communes.


Quels sont les points de convergence et ceux qui vous divisent ?


– La grande question qui nous sépare est d’ordre ecclésiologique : le rôle et la place de l’Église, l’autorité dans l’Église ou les ministères dans l’Église... Toutes ces questions constituent des obstacles même si nous nous accordons sur certains points : la mort et la résurrection, la conversion et l’accueil de l’Évangile.


Le titre de l’ouvrage « Évangéliser aujourd’hui ? » est-il une évidence ?


– Le titre initial : « Peut-on évangéliser ensemble ? » ne plaisait pas à tous. Nous l’avons reformulé pour qu’il soit accepté par les deux partis. La Conférence épiscopale française (CEF) et le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) se sont mis d’accord sur la formule suivante : « Évangéliser aujourd’hui - des catholiques et des évangéliques s’interpellent ».


Dans l’introduction, vous soulignez les difficultés rencontrées : les sujets plus difficiles à aborder, lalenteur du travail. Ce temps de maturation était-il pas nécessaire pour progresser sur les différentes problématiques ?


– Oui, ce temps était nécessaire pour que nous nous mettions d’accord entre nous car nous appréhendions la façon dont ces questions allaient être reçues par nos communautés respectives...




Le pasteur évangélique Jean-Paul Rempp souligne que « La guérison de certains malentendus passe par une meilleure connaissance de l’autre ». Cet ouvrage aide-t-il à mieux se connaître ?


– Ce livre voudrait permettre de dissiper les préjugés. L’ignorance de l’autre suscite la peur. Par exemple : les évangéliques pensent que nous faisons de Marie la quatrième personne de la Trinité ouque nous ne sommes pas vraiment chrétiens parce que nous baptisons des enfants. Du côté des catholiques, nous avons souvent une attitude d’une grande méfiance en les qualifiant de « secte ».


La démarche du Groupe de conversations évangéliques-catholiques est très intéressante car elle permet une découverte réciproque...


– En effet, ce ne sont pas des catholiques qui écrivent sur des évangéliques ou sur les relations catholiques-évangéliques. Ce sont des catholiques et des évangéliques qui se rencontrent et prient ensemble. Nous apprenons à nous connaître mutuellement. Nous discutons, nous débattons pour faire des propositions aux communautés respectives. Au-delà du travail théologique, c’est une expérience spirituelle et pastorale. N’oublions pas que le but de nos travaux est d’avoir un écho sur le terrain et de mieux appréhender la complexité des situations.


Quelles thèmes traiterez-vous dans les prochains mois ?


– Nous n’en sommes qu’à la moitié du chemin puisque nous allons travailler avec nos experts en théologie sur les miracles et les guérisons, les médiations ecclésiales et le rôle médiateur de l’Église... Nous corrigeons, amendons, complétons les textes pour satisfaire les deux partis. Et cela fera prochainement l’objet d’un nouveau chapitre.


Quelles difficultés doivent-elles être encore surmontées ?


– De nombreux évangéliques ne sont pas encore intégrés à nos conversations. Je souhaite que nous puissions continuer à avancer et que l’Église progresse vers plus d’unité. Depuis quelques années, les repères se brouillent et l’avenir est inquiétant. Tout l’enjeu pour les chrétiens est de mieux lire le message de l’Évangile pour conjuguer nos forces et permettre au plus grand nombre de connaître le Christ.


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"Catholiques et évangéliques se rapprochent", Marie Malzac, le 24/01/2018.


Longtemps difficiles, les relations entre catholiques et évangéliques sont, depuis peu, en plein développement. En clôture de la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens, La Croix fait le point sur les avancées de ces liens œcuméniques.


Un évangélique parmi les évêques à Lourdes. L’image était inédite : pour la première fois, ennovembre 2017, le président du Conseil national des évangéliques de France (Cnef), Étienne Lhermenault, était invité à prendre la parole au cours de l’Assemblée plénière d’automne de la Conférence des évêques de France (CEF). S’il a salué les progrès accomplis au cours des vingt dernières années dans les relations entre catholiques et évangéliques, le responsable évangélique n’a pas fait mystère de la « grande frilosité » persistante « chez une partie des unions d’Églises membres du Cnef à l’endroit de tout dialogue avec l’Église catholique ».


La Croix met en valeur les lieux ou les sujets où se joue la dignité des hommes et des femmes de ce temps. Quelques semaines plus tôt, un autre événement majeur avait eu lieu dans le rapprochement entre catholiques et évangéliques, passé pourtant presque inaperçu : la publication d’ "Évangéliser aujourd’hui. Des catholiques et des évangéliques s’interpellent", un document coédité par les maisons d’édition Salvator, catholique et Excelsis, évangélique (1).


Fruit d’un travail de plusieurs années du Groupe national de conversations catholiques-évangéliques, sous l’égide de la CEF et du Cnef, cette parution est un point d’étape majeur dans des relations œcuméniques récentes.


« Nous ne sommes pas forcément d’accord sur le contenu de l’Évangile »


C’est la conviction du père Emmanuel Gougaud, responsable du Service national pour l’unité des chrétiens de la CEF, qui va jusqu’à le qualifier de « nouveau départ ».


En effet, alors que depuis le concile Vatican II, le dialogue entre l’Église catholique, les orthodoxes et les protestants luthéro-réformés s’est résolument poursuivi, les échanges avec les évangéliques ont débuté plus tardivement. Il y a encore dix ans, ils étaient presque impossibles, au moins sur le plan officiel. L’Église en Équateur s’essaie à la nouvelle évangélisation.


Divisées entre elles, les différentes Unions d’Églises évangéliques avaient davantage pour priorité leur « réconciliation » que des contacts avec l’extérieur, avance le pasteur Gordon Margery, coprésident du Groupe national de conversations.


En France, ce n’est qu’au début des années 2000 qu’un rapprochement inter-évangélique a pu voir le jour, aboutissant, en 2010, à la création du Cnef. Par ailleurs, de nombreux évangéliques étant d’anciens catholiques, il leur est difficile d’envisager le dialogue. Beaucoup considèrent que ceux qui le sont encore « doivent simplement se convertir », confirme le pasteur baptiste Ernst Brice, en poste à Goussainville (Val-d’Oise). Aussi, la Semaine de Prière pour l’Unité des chrétiens n’a qu’un écho extrêmement limité dans les milieux évangéliques où beaucoup considèrent tout rapprochement œcuménique comme une « soumission à Genève ou à Rome », précise Gordon Margery.


Pourtant, en marge de l’institution, les relations entre catholiques et évangéliques se développent fortement, notamment sur les questions familiales et de justice sociale. Une partie des chrétiens de ces différentes confessions s’est retrouvée dans l’opposition à la loi sur le « mariage pour tous » et s’apprête à se mobiliser dans la perspective des états généraux de la bioéthique. « Mais l’évangélisation commune bloque encore, car nous ne sommes pas forcément d’accord sur le contenu de l’Évangile », indique Gordon Margery.


« Les obstacles relèvent davantage des incompréhensions culturelles

que de différences irréconciliables »


Certains s’aventurent pourtant sur ce terrain. L’expérience de la maison d’édition évangélique Première Partie, dont le directeur, Pierre Chausse, est un catholique engagé, est significative. C’est pour évangéliser par la culture qu’il travaille aujourd’hui au sein d’une entreprise qui produit de la musique et des ouvrages chrétiens attractifs, et à laquelle on doit le mook sur Jésus paru fin novembre (2). À peine deux mois plus tard, il s’est déjà vendu à presque 9 000 exemplaires.


Face à ces approches différentes, les institutions avancent avec prudence sur la voie du dialogue. Alors que la réception d’ "Évangéliser aujourd’hui" est en cours dans les diocèses et dans les Églises évangéliques locales, le Groupe national de conversations catholiques-évangéliques planche désormais sur un nouvel ouvrage.


«Globalement, on s’aperçoit que les obstacles relèvent davantage des incompréhensions culturelles que de différences irréconciliables", veut croire Pierre Chausse. "Ce qui compte, c’est notre attachement commun au Christ ».



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En France, vingt ans de relations entre catholiques et évangéliques :


1998 : À l’initiative de Mgr Gérard Daucourt, alors évêque d’Orléans et président de la Commission épiscopale pour l’unité des chrétiens, et du pasteur strasbourgeois Daniel Rivaud, de la Fédération desÉglises du Plein Évangile, la constitution d’un «groupe national de conversations» inaugure une première phase de découvertes mutuelles.


2001-2006 : Le groupe travaille à l’élaboration d’un document destiné à présenter les évangéliques aux catholiques. Un numéro de Documents Épiscopat, intitulé Regard sur le protestantisme évangélique en France est publié.


2008 : Le groupe se met au travail sur la question « Pouvons-nous évangéliser ensemble ? »

2017 : Publication d’Évangéliser aujourd’hui. Des catholiques et des évangéliques s’interpellent.



20 ans de dialogues entre Catholiques et Évangéliques



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