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Veillée de rencontre et de prière entre chrétiens du quartier Montmuzard, à l’occasion de la Semaine


Avec le monde de l’hôpital et celui des facultés, avec ses immeubles et ses petites maisons, ses retraités et ses étudiants, le quartier Montmuzard offre un visage varié, multigénérationnel et multiculturel. Ses deux clochers de Saint Paul et Sainte Jeanne d’Arc sont bien visibles, mais l’on remarque peut-être moins la salle de culte adventiste du boulevard de l’université.


À plusieurs reprises, la semaine de prière pour l’Unité avait réuni des paroissiens, des étudiants catholiques et des adventistes. Cette année, c’est entre les paroissiens que le père Raphaël Clément, curé de la paroisse et le pasteur adventiste Helder Perreira ont souhaité voir se tisser des liens de proximité.


C’est ainsi que le mercredi 17 janvier, à la maison Ozanam, une rencontre d’amitié et de prière a ouvert la traditionnelle semaine de prière pour l’Unité chrétienne, du 18 au 25 janvier.


Un petit temps convivial avait été prévu en ouverture ; grâce à la générosité spontanée des participants, ce fut un buffet abondant qui permit rapidement des contacts sympathiques.L’accueil s’est poursuivi par une présentation des deux églises.


Le pasteur Helder Pereira a présenté l’église adventiste : Elle est née dans la seconde moitié du 19e siècle et s’est implantée à Dijon en 1940. En France, le nombre d’adventistes est modéré (40 000 personnes environ). Les communautés sont réparties en deux fédérations qui forment – avec les fédérations belgo-luxembourgeoises – une union d’églises.


Cette union est membre de la Fédération protestante de France. Au niveau mondial, l’église adventiste est dirigée par une conférence internationale dont les membres sont renouvelés tous les 4 ans. L’église adventiste se rattache à la réforme. Son histoire la rapproche du courant anabaptiste/baptiste, caractérisé par l’engagement à l’âge adulte (baptême d’adultes).


Le père Raphaël Clément a indiqué que l’Église catholique s’identifie comme continuité historique de la Pentecôte et des apôtres, mais avec une longue histoire dans laquelle se sont produites des ruptures ecclésiales et théologiques à l’origine d’autres églises. Ces dernières ont vécu leur autonomie conservant ou non des liens avec elle. Elle est marquée par l’importance donnée à la réalité temporelle qui la constitue, notamment au travers de son organisation territoriale dont les diocèses sont le cœur.


Pour les catholiques l’eucharistie, et plus généralement les sacrements, sont au centre de la vie de foi, mais, depuis Vatican II, la lecture de la Bible a été redécouverte.


Ensuite a été introduit le thème 2018 de la Semaine de l’Unité, choisi par la Conférence des églises des Caraïbes, dans laquelle collaborentnotamment anglicans, catholiques et évangéliques : « Le Seigneur est ma force et ma louange, il est mon libérateur ». Ce verset, tiré du livre de l’Exode, rappelle la libération d’Égypte et nous invite à rendre grâce, encore aujourd’hui, pour l’action salvatrice de Dieu.


En écho à ce thème, un témoignage de guérison spirituelle a été donné par une personne qui correspond avec un condamné à mort aux États Unis. Enfermé depuis plus de trente ans, ce condamné a fait un magnifique chemin de libération intérieure. D’abord révolté, déprimé et rongé par le remords, il a peu à peu redécouvert la Parole et la foi en un Dieu aimant et miséricordieux. Aujourd’hui, il a trouvé la paix du cœur et témoigne auprès de ses codétenus de cet amour du Seigneur, à tel point que son voisin de cellule s’est converti et a été baptisé.


Le temps de célébration, introduit par le chant de Myriam et scandé par des improvisations musicales, fut un moment paisible de lectures, de méditations et de partages autour de deux récits évangéliques (St Mar, ch 5, 21-43).


Les deux guérisons entrelacées de la fille de Jaïre et de la femme qui touche le manteau de Jésus invitent à dépasser sa peur et à se confier au Christ de tout son cœur.


Le pasteur Pereira a mis en relief la pédagogie du Christ : Il est celui qui fait grandir ses interlocuteurs dans la foi, qu’elle soit cette femme seule et anonyme, muette, qui n’a que son geste pour s’adresser à Jésus, ou qu’il soit Jaïre, le chef de synagogue, notable reconnu, père aimant, qui a les mots pour exprimer sa demande : dans les deux cas, le Christ demande un pas de plus à chacun : que cette femme sortie de son anonymat puisse verbaliser sa foi, que cet homme puisse sortir de l’urgence de sa demande.


Dans les deux cas, le Christ va les enraciner dans sa Parole.


Le père Clément a souligné la proximité du Christ : avec la femme, il n’est plus celui qui touche, mais celui qui est touché. Le contact n’est pas celui de la promiscuité, mais celui de la Foi qui met en contact l’esclave de sa maladie et son libérateur. La femme a su s’approcher de celui qui se fait proche. Cette proximité, pour un catholique, se poursuit dans les sacrements, mais pour tout chrétien, elle se prolonge dans l’Écriture, la prière, le service du prochain et dans tout lieu où l’on peut se faire proche à la manière du Christ. Il revient à tout chrétien de trouver les formes qui lui permettent d’approcher le « Très bas », le « Tout proche ».


Au terme de ce commentaire à deux voix, chacun a pu alors partager en petits groupes et méditer ces évangiles avant que ne soit exprimée cette méditation dans les invocations de la prière universelle


Simplicité, amitié, confiance en Dieu et foi profonde : prier ensemble en vérité est vraiment la meilleure façon de se connaître entre chrétiens et d’avancer vers l’unité.


Merci à la Semaine de prière pour l’Unité de nous le rappeler, mais n’attendons peut-être pas trop avant de recommencer !


Maguy Minonzio et Louis Lefevre, le 23 janvier 2018.




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